Un patrimoine architectural riche et varié
La plus belle église romane des Gorges du Tarn
Bâtie de couleur ocre, elle est un exemple d’architecture romane.
En ses annales, le père Louvreleul raconte qu'un collège de Druides existait à Ispagnac, sur l'emplacement de l'église construite par le moines bénédictins au 11e et 12e s.
Vers la fin du XVIe s., en 1580, le bourg d'Ispagnac souffrit beaucoup des guerres civiles et des guerres de religion.
Le Gévaudan était à feu et à sang. En 1579, le capitaine MERLE était le maître de Mende et donna l'assaut à Ispagnac qui fut saccagé, les murailles des remparts démantelées.
Charles ROUSSEAU, Prévot de la cathédrale, et par la suite Evêque de Mende, releva l'église d'Ispagnac, et une partie du monastère
L'église possède une visite guidée (par éclairage) que vous pouvez lancer à partir du boîtier de présentation situé à l'entrée.
La visite commence vers le collatéral nord. Sous le vitrail vous découvrez une pierre druidique, cippe Gallo-romain (monument funéraire) trouvé à Ispagnac. Cette pierre a été transformée en autel.
La musique vous entraîne pour parcourir le collatéral nord. Le premier arrêt met en évidence l'enfeu de la famille Grégoire de Lambradès : un masque sculpté est encadré par le blason de la famille. Au second arrêt, la lumière éclairent différents chapiteaux.
On arrive au transept dont la partie romane est mise en valeur. Il faut faire abstraction des deux chapelles sans style ajoutées vers 1860, une à chaque bras du transept, et qu'on n'a pu anéantir. La voûte comprise entre l'abside central et une absidiole possède un éclairage exclusif. Il faut maintenant élever le regard vers la coupole octogonale, caractéristique des églises du XII° siècle.
Une fenêtre ouverte sur le côté ouest de la coupole éclaire le choeur de l'église.
La visite se poursuit par la descente de la nef principale. La voûte en berceau brisé et les chapiteaux des colonnes sont mis en lumière. La rosace est ensuite éclairée.
La visite se termine par la mise en lumière de l'ensemble de l'édifice : nef, choeur, collatéraux, chapelles, coupole.
Par les rues étroites et anciennes on peut aller admirer l'abside, semi circulaire et richement décorée : une corniche que supportent des modillons ; des dents d'engrenage ; des arcatures ornementales ; et les deux absidioles, dont l'une celle du nord, a gardé trois corbeaux qui font penser à un dispositif fortifié.
La vieille ville : entre remparts et portes
Au cours de la guerre de cent ans, pour se défendre des pillards, Ispagnac construisit ses remparts. Derrière la mairie, sur le mur de gauche, nous retrouvons leurs traces.
Ils avaient la forme d'un rectangle pourvu d'une tour aux quatre coins, enfermant dans de hauts murs l'ensemble des petites rues enchevêtrées (virdoules).
Au coin du château, la grande tour dite des Lambrandès - A l'est les restes d'une tour décapitée- Au bout de la rue de la Portette en arrivant sur la place, l'emplacement de la 4e tour.
Un large fossé les entourait (devant l'église, des travaux ont mis à jour ces fossés remplis d'eau).
Deux portes fermaient La Villette, à chaque extrémité, l'une au levant et l'autre au couchant,on y contrôlait l'entrée des récoltes, des troupeaux, de toutes marchandises et il fallait verser diverses redevances : droit de passage (péages). Le pulvéage (troupeaux) Ventes (1/15 de la récolte).
Deux petites portes permettaient aux paysans d'aller travailler leurs terres.
Une d'entre elles se trouvait vers les jardins du côté du Tarn : on en voit les vestiges à la place du Camard. L'autre allait vers les vignes ; elles devaient être à l'opposé de la première à côté de la mairie actuelle mais il ne reste aucune trace.
Dans les périodes troubles, ces remparts accueillaient dans les 2000 personnes avec les animaux. On a du mal à se l'imaginer.
Un souterrain reliait le prieuré avec le château. Ce n'est qu'après la guerre de cent ans que les Barrys, les faubourgs se construisirent en dehors des enceintes.
Ispagnac fut durement éprouvé par la peste de 1348, au point que plusieurs propriétés restèrent dans possesseurs. Celle de 1721 fit 107 victimes dans le village de Molines où périrent des familles entières. Mais, cette fois, le bourg d'Ispagnac "fut miraculeusement protégé par Notre-Dame de Quézac à qui les habitants s'étaient voués par un acte solennel". Seul un vicaire, l'abbé Jourdan, fut emporté par l'épidémie, victime de son dévouement pour les pestiférés.
D'après le rescensement de 1872, le bourg d'Ispagnac comptait 225 maisons soit une population de 893 individus ; celle de la commune s'élève à 1704 âmes.
Rue des Portettes
Cette rue possède encore une petite porte (la portète)perm ettant d'accéder aux terres cultivées du "jardin de la Lozère".
Au début de la Portette, une tour décapitée qui faisait partie des quatre tours qui encadraient le village aux coins des remparts.
cette rue, nous voyons les rochers de Borgne, construits de couches superposées qui sont la preuve du séjour de la mer dans notre région "Golfe des Causses".
Plus loin, une bolte, chemin en pente et pierreux aboutit aux jardins.
La Placette
En passant le porche, nous voyons une épaisse maçonnerie qui faisait partie d'une des portes d'Ispagnac. Elle possédait une jolie fontaine démolie en 1951, comme les autres fontaines au moment de l'adduction d'eau pour que les habitants utilisent l'eau dans leur maison... (une fontaine a été ensuite reconstruite).
Autrefois, autour de la placette, il y avait une vie incroyable. Les femmes palabraient, les artisans travaillaient dehors.Depuis longtemps, la Placette est devenue bien muette.
Chemin Royal
Entreprit au 17e s., il représentait la seule route (rive droite du Tarn) pour rejoindre Florac. A t'il vu passer les armées du roi Louis XIV qui allaient dans les Cévennes ? Certainement, puisque l'Estrade a été aménagée dans ce but.
La Place des oules
A cet endroit, se vendaient les "Oules", récipients en fonte que l'on suspendait à une crémaillère pour cuire la soupe. Avec celle qui se trouve devant le couvent (le château), ce sont les deux seules places du village. (les autres ont été aménagées récemment par la démolition de vieilles maisons).
Rue de la Ville - Rue principale du village appelée autrefois (carriero drécho) et Villette
Rénovée après les guerres de religion vers 1630, la rue de la Ville possède fenêtres et portes de style renaissance.
En sortant de la place des Oules, et en remontant vers le porche, se trouve la maison du Maître de chasse, appelée La Louverie,où la sculpture d'une tête de sanglier apparait, tout en haut près du toit. On reconnaît les résidences des chatelains des environs aux cordons de noblesse qui ornent les façades, celle-ci a un bel encadrement de porte et les cordons de noblesse.
Place du Couvent et l'ancien château
Petite place donnant sur la porte de l'ancien château et une ancienne porte de la ville.
Cette place était importante, on y voit une vieille maison seigneuriale, tout en haut une seule fenêtre est rescapée de toute celles qui ornaient cette demeure.
Elle possédait et possède une belle cour ornée d'arceaux de pierre, un escalier à vis qui aboutit à une tour disparue, de belles cheminées. Des blasons effacés témoignent que des nobles ont habité là, ce serait Grégoire Bailly du roi.
Plus tard, ces mêmes De Grégoire devenus riches et puissants s'appelèrent De Grégoire de Lambrande de Saint Sauveur.
Ils bâtirent le château qui fait face (devenu aujourd'hui le couvent).
Un écusson et la devise des Comtes ornent le fronton de la porte.
On lit la légende : DEO JUVANTE, qui est celle de Chateauneuf. Depuis l'installation des religieuses, on y a rajouté IN MONASTERIUM DICATUM 1842, mots qui désignent parfaitement la destination acutelle de l'endroit.
La famille Grégoire de Lambradès, originaire d'Ispagnac joua un rôle très important dans la ville d'Ispagnac et dans le Gévaudan. On la suit de 1247 jusqu'en 1830.
Ils étaient seigneurs de Mazarel, Nozières, La Recouse et Lambradès.
Ils acquirent en 1702 la seigneurie de St Sauveur à Vayssi que leur vendit la famille de Grimoard du Roure. Ils firent alliance avec les Châteauneuf-Randon.
Leur château remanié dans sa plus grande partie, est occupé aujourd'hui par le couvent des Ursulines où reste encore un très bel escalier en pierre. Une dalle, aujourd'hui invisible, rappelait qu'un Grégoire, mort en 1367 à l'âge de 120 ans, avait été pèlerin à Rome.
Les Dames de la Présentation prennent possession du château en 1823. En 1842, elles le cèdent aux Ursulines qui s'y intallent. La partie sud a été reconstruite à la moderne à la suite d'un violent incendie pendant l'année 1860.
De ce château, il reste une aile importante de belles salles voûtées et un bel escalier. Sous Louis XV, ils vendirent ce château au comte de Châteauneuf, Alexandre, qui joua un rôle dans la révolution de 1793. Ayant voté la mort de Louis XVI, ils s'emploiera à déchristianiser le pays. Après avoir vidé l'église de tous ces biens et fait brûler les archives du monastère et du château sur la place : La déesse Raison prit place sur l'autel.
Les ponts
Pont d' Ispagnac
Il a été construit de 1742 à 1745. Avant les ponts, existaient des Gués, mais en période de crue leur passage était dangereux, de nombreuses personnes se noyaient.
A l'époque, le pont d'Ispagnac aurait évité à l'équipage de Bieissette (villageois de Biesse) de passer par le Causse pour aller à Quézac. En 1779, une crue emporta 2 arches.
Pont de Quezac
Après le passage du pont se trouve le village de Quézac, sanctuaire de la vierge Marie depuis 1052.
C'est pour la vénérer qu'URBAIN V fit construire l'église et la collégiale.
La source d'eau minérale qui se trouve près du pont est connue depuis des siècles. Appelée d'abord en 1900 DIVA, et maintenant QUEZAC.
Les puits et les fontaines
Pendant des siècles, l'eau a été fournie par les puits. Dans la commune, on en comptait 130.
Ceux qui arrosaient les jardins provenaient des nappes souterraines dues aux infiltrations du Tarn et ceux du village, des nappes formées par les résurgences du Causse de Sauveterre. Le monastère possédait son puits. Le puits commun se trouvait devant le château. Tous deux ont été remis à jour en 1999.
En 1789, l'administration municipale fit exécuter des travaux afin de rechercher une source suffisante pour doter le village de 5 fontaines. La source fut trouvée au "Bizouard" en 1790, et les travaux furent donnés par adjudication au sieur Jean Antoirne SAURY, pour la somme de 5640 livres (la livre valait à cette époque 20 sous). Jusque là les habitants tiraient l'eau des puits.
Le vicomte de CHATEAUNEUF de RANDON, maire de l'époque, donna généreusement à la ville les terrains traversés par le canal aducteur, et Ispagnac ne tarda pas à jouir d'une eau abondante qui remplaçait les puits.
Ispagnac comptaient 5 fontaines.
L'eau courante et le tout à l'égout datent de 1951.
Les croix
Les croix répondent à des fonctions multiples, parfois cumulées par un même monument. Pourtant chaque croix à une fonction majeure, révélée par son site particulier ou par son implantation et est devenue un repère indispensable de la vie quotidienne.
- Croix de l'entrée ouest du bourg : Croix de carrefour, en calcaire, montée sur un piédestral à degrés, avec l'inscription : "C.DURAND CURE 1814", mais le fût et le croisillon ont été refaits en 1891.